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    Après Combrexelle, Mettling, la destruction des conditions de travail continue 

     

    Bruno Mettling est DRH d’orange (!!), Valls l’a chargé de mouiller sa chemise pour pondre un rapport sur le travail à l’ère du numérique. Ne soyons pas naïfs, les 36 préconisations de cet individu ne serviront pas que pour le numérique. Elles participent, avec les 44 propositions de Combrexelle, au même objectif : en finir avec les contraintes légales et réglementaires sur la durée du travail, ainsi qu’avec le SMIC horaire et les salaires minima conventionnels.

    Le gouvernement « ubérise » le travail, pour lui l’avenir étant aux indépendants, aux prétendus « autoentrepreneurs », aux intérimaires et précaires, payés de gré a gré, pour des  « tâches », des « missions » des « chantiers » et ce, sans convention ni code. Comme l’a dit Macron, l’avenir est à une société non statutaire, une société sans statuts : ni droit du travail, ni statut de la fonction publique.

     

    Avec l'ANI, et les nombreuses lois qui ont suivi (Sapin, Macron, Rebsamen...), ces deux rapports complètent l'arsenal du gouvernement contre les principes fondamentaux du droit.

    Son but est celui des capitalistes (patrons, actionnaires...) : remplacer « le lien de subordination juridique permanent » du contrat de travail avec contrepartie, par une « soumission librement consentie » sans droit ni loi.

    Concrètement, ils organisent le retour au XIXème siècle avec des loueurs de bras, des journaliers, sans droit, sans loi, sans horaires, sans salaires.

     

    Le rapport Mettling ne parle que du numérique, mais il nous donne un avant goût de ce qui nous attend beaucoup plus largement. Quelques exemples :

     

    -   Obtenir l’adhésion de tous (« préconisations » 2, 3, 5, 6, 7, 8, 9,10, 21, 22, 25, 27, 29, 30, 33, 34, 35

    -    Adapter le droit pour optimiser l’usage du travail :

    • « sécuriser » le forfait-jours (« préconisation » 11) ;

    • Développer la « porosité » entre salariat et non salariat (notamment l’UBERISATION), y compris en s’appuyant sur des dispositifs fiscaux et sur le concours des collectivités territoriales (« préconisations » 12, 13, 17, 18, 27) ;

    • Supprimer de fait les contraintes en matière de durée du travail et en matière de rémunération (« préconisations » 11, 14, 22, 23, 29 ;

    • Compléter les moyens déjà existants d’assurer la traçabilité totale de chaque travailleur (étudiant, salarié, chômeur, indépendant…) (« préconisations » 15, 16, 30) ;

    • Développer le « partenariat » numérique avec les syndicats (« préconisations » 31, 32, 33, 36) ;

    -  Mais sans conduire à la disparition de tout système d’assurances sociales, en organisant le marché des assurances sociales privées (« préconisations » 15, 16, 18) 

    -    Et, pour tenir compte des risques de destruction de la ressource humaine, recourir à la formation individuelle, à la signature de « chartes », au développement de « bonnes pratiques » d’entreprise et de recommandations issues d’ « indicateurs » chiffrés (« préconisations » 19, 20, 24, 26, 28).

     

    Pour une analyse plus détaillée des 36 proposition : voir la rubrique casse sociale


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