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  • La gratuité:« Une expérience de solidarité qui donne le goût de transformer la société »

     

      Entretien avec Jean-Louis Sagot-Duvauroux réalisé par I. D. pour le journal L’Humanité le lundi 30 Décembre, 2013


    Philosophe et écrivain, Jean-Louis Sagot-Duvauroux développe l’idée d’un nouveau rapport au tout-marchand, passant par des initiatives locales inédites et probantes.
    Jean-Louis Sagot-Duvauroux est un des premiers à avoir ouvert le débat sur la gratuité, avec son livre Pour la gratuité, en 1995. Avec Magali Giovannangeli, présidente de la communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Étoile, il a coécrit Voyageurs sans ticket, liberté, égalité, gratuité (1).


    En 2009, lorsque la ville d’Aubagne a lancé la gratuité des bus, elle s’est heurtée au scepticisme. Comment l’expliquer ?
    Jean-Louis Sagot-Duvauroux: Faire advenir une idée nouvelle provoque du débat. Tant mieux. Depuis quatre ans, l’expérience a prouvé son efficacité sociale, économique, écologique, humaine. La gratuité de tout est sans doute une chimère, mais un certain nombre de besoins essentiels de l’être humain, comme la santé, l’éducation, les déplacements ou l’eau, peuvent être, sont déjà, par endroits ou en partie, rendus libres d’accès pour tous. Dans les bus d’Aubagne, le chômeur et le notaire sont égaux. Là, l’égalité devient concrète. C’est rare et précieux. Créer des espaces publics où chacun est à égalité sans considération de revenus, c’est une invention politique très désirable et qui peut faire école.
    Quelle est votre définition 
de la gratuité ?
    Jean-Louis Sagot-Duvauroux: Ce qui est libre d’accès, ce qui ne dépend pas de ce que nous avons dans la poche. La gratuité est une alternative à la façon marchande d’accéder à un bien, soit par la profusion de la nature, par exemple la lumière du soleil, soit par des inventions politiques comme la Sécurité sociale ou l’école gratuite. Ces politiques ont un coût. Mais la révolution est ailleurs. Elle se niche dans la nature de l’accès au bien concerné. Avec la gratuité, c’est « à chacun selon ses besoins » et non plus « à chacun selon ses moyens ». D’une certaine manière, le gratuit est l’axe de notre vie. Une partie de notre temps est vendue sous forme de force de travail. L’autre partie est sans prix. Pour tout le monde, ce qui est sans prix prime sur ce qui est évaluable monétairement. L’amour de nos enfants est plus important que le chariot du supermarché. L’illusion d’optique liée à l’emprise du marché sur les esprits nous empêche d’en être conscients.
    La liberté que procure la gratuité serait-elle aux avant-postes de la question politique ?
    Jean-Louis Sagot-Duvauroux: L’émancipation humaine, c’est-à-dire la liberté en marche, est le fondement du projet communiste initial. La gratuité émancipe du marché et du « chacun pour soi » qu’il porte en lui. Elle émancipe aussi du contrôle policier qui devient inutile. Les anciens communistes parlaient de « dépérissement de l’État ». Pour la doctrine libérale, le maximum de liberté a été atteint grâce au « libre » marché, à la « libre » entreprise, à l’État représentatif, à la consommation comme clef du bien-être, au modèle occidental. Or il existe, dans beaucoup de domaines, souvent localement, des expériences qui s’affranchissent de ce bornage. Dans la région parisienne, la répression très spectaculaire de la « fraude » dans les transports en commun est sans doute la forme la plus prégnante de l’intimidation policière des couches populaires, principalement des jeunes et, parmi eux, de nos jeunes compatriotes noirs ou arabes. Pourquoi ne pas permettre partout et par principe aux moins de vingt-cinq ans de circuler gratuitement ? Ils paieront bien nos retraites. Voilà une vraie revendication populaire alternative. Déjà, on a constaté que l’abolition du zonage le week-end avait fait diminuer les tensions à la gare du Nord, porte d’entrée de la capitale pour les quartiers les plus populaires d’Île-de-France.
    D’après vous, l’idée de gratuité 
est-elle révolutionnaire ?
    Jean-Louis Sagot-Duvauroux. C’est une expérience de solidarité qui donne le goût de transformer la société. Les tenants du capitalisme nous rabâchent que l’homme ne fonctionne qu’à la cupidité. Faux ! On sait très bien fonctionner aussi à la solidarité. Le problème est que l’argent, invention humaine, est devenu leur maître. La gratuité montre qu’on peut remettre l’argent à sa place, bon esclave, mauvais maître. Les forces qui se recommandent d’une alternative au libéralisme gagneraient à faire l’inventaire des expériences qui ont franchi les frontières dans lesquelles le système enferme la liberté. La gratuité en fait partie. Cet inventaire ouvrirait l’action sur des perspectives politiques et idéologiques moins dépressives que la récrimination contre le malheur des temps.

    (1) Éditions Au Diable Vauvert, 2012.

    voir aussi la rubrique gratuité

     

     


  • La Sociale" à voir à Lyon et dans la région lyonnaise

     

    Résumé du film : En racontant l’étonnante histoire de la Sécu, La Sociale rend justice à ses héros oubliés, mais aussi à une utopie toujours en marche, et dont bénéficient 65 millions de français.

    « La Sociale » sera toujours à l’affiche du Comoedia à Lyon, tous les jours à 19 heures du mercredi 23 au mardi 29 novembre. Lyon fait partie des villes où il marche le mieux.
    Par ailleurs, toujours sur Lyon, vous pourrez voir ce film cette semaine à Ciné Duchère et au Ciné Saint-Denis.
    Il sera aussi à l’affiche à Tassin au Lem, à Venissieux au Gérard Philippe et à Vault en Velin aux Amphis. Certaines des séances seront accompagnées de débats.
    Vive la sociale !

     


  • Appel à rassemblement samedi 15h - Place Colbert - contre le fascisme !

    Ni à la Croix Rousse, ni ailleurs, les fascistes n’ont pas leur place
    Ce samedi 19 novembre des catholiques intégristes et des militants d’extrême droite ont tenu un rassemblement place Colbert avec casques et armes à la main alors que celui-ci était interdit par la préfecture.
    Les habitantes et habitants du quartier ainsi que les personnes de passage se sont vues alors interdire l’accès à cette place populaire de la Croix Rousse.
    Plus tard dans l’après midi, c’est un groupe de fascistes armés présent à ce rassemblement qui est venu sans aucune réaction policière attaquer la librairie la Plume Noire qui a été fortement endommagée et des personnes présentent blessées.
    Cette attaque n’est pas un fait isolé, elle s’inscrit dans la montée en puissance actuelle de l’extrême droite et la multiplication des agressions contre les minorités, les militant-e-s...
    A Lyon il n’ y a pas moins de 4 locaux fascistes. De partout en France des groupes néo-nazis ouvrent des locaux et ont pignon sur rue avec la complaisance des pouvoirs publics qui les laissent faire.
    La Coordination des Groupes Anarchiste de Lyon appelle les habitant-e-s, les organisations politiques, syndicales et associatives progressistes à se mobiliser et être solidaire contre ses attaques.
    Rassemblement populaire samedi 26 novembre à 15h - Place Colbert


  •  Affaire Tefal: la justice de classe se porte bien!

     

    L’affaire TEFAL commence lorsqu’une  inspectrice du travail – Laura Pfeiffer – en charge de l’entreprise Téfal en Haute-Savoie, notamment de l’usine de Rumilly, a déclaré subir des pressions de la part de son directeur. Ainsi, ce dernier a reçu l’entreprise Téfal la veille du jour où il lui a demandé de revoir sa position concernant cette entreprise.
    L’entreprise Téfal, mécontente de l’action de l’inspectrice du travail, a cherché à lui mettre la pression, pression relayée par sa propre hiérarchie, le responsable de l’unité territoriale de Haute-Savoie M. Philippe DUMONT.
    Une action a été engagée devant le Conseil national de l’inspection du travail (CNIT) pour savoir si les faits relèvent d’une « influence extérieure indue » prohibée par la convention 81 de l’OIT concernant l’inspection du travail.
    L’avis du CNIT conclut à la réalité des pressions exercées par l’entreprise Tefal ainsi que par le Medef, à l’absence de soutien de la hiérarchie de l'inspectrice du travail, mais il épargne le directeur du travail M. Philippe DUMONT qui a pourtant relayé les pressions du patronat.
    A l’automne 2014, M. Philippe DUMONT est muté.
    Le 18 mai 2015, l'inspectrice du travail est citée à comparaître le 5 juin 2015 par le Procureur de la république d’Annecy. Laura Pfeiffer est poursuivie pour recel (passible de 5 ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende) et violation du secret professionnel (un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende) à la suite d’une plainte déposée par l’entreprise TEFAL. A cette occasion le procureur déclare que c’est « une occasion de faire le ménage » parmi les inspecteurs du travail !
    Le 5 juin 2015, un rassemblement de soutien à Laura Pfeiffer se tient pendant que dans le tribunal le procès a été renvoyé au 16 octobre 2015.
    Le 16 octobre 2015 à Annecy, plus de 800 personnes sont venues refuser cette justice de classe lors de la tenue du procès de l’inspectrice du travail ainsi que du salarié, lanceur d’alerte, qui a transmis les informations permettant de connaître comment l’entreprise Tefal a cherché à faire pression sur notre collègue.
    Le 4 décembre 2015, Laura Pfeiffer est condamnée à 3 500 euros d’amende avec sursis pour recel et violation de secret professionnel. Le lanceur d’alerte est également condamné à 3 500 euros d’amende.
    Le 14 septembre 2016, Laura Pfeiffer et le lanceur d’alerte sont jugés devant la cour d’appel de Chambéry. Les réquisitions du Parquet demandent la confirmation des peines de première instance.
    Le 16 novembre 2016,les condamnations sont confirmées par la cour d’appel de Chambéry

      

     

     communiqué intersyndical (cgt, sud, cnt, fo, fsu):

     

     


  • Elèves qui dorment dehors,

    le merdelyon empêche une occupation d'école

     

    rebellyon.info/Occupation-de-l-ecole-Gilbert-Dru (mise à jour régulière)

     

    rue89lyon.fr/lecole-gilbert-dru-de-guillotiere-occupee-malgre-pression-policiere/






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